Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24 février 2009

Fausse note

  • Selon lui, les « dérapages » et les « allusions à la violence » qui ont entouré le débat sur cette reconstitution a été une « fausse note » pour la société québécoise. (Alec Castonguay.)

Qu'est-ce qui a été une « fausse note »? Les « dérapages » et les « allusions à la violence »; la proposition relative déterminative, qui ont entouré le débat sur cette reconstitution, vient seulement se greffer sur le noyau du groupe sujet :

Selon lui, les « dérapages » et les « allusions à la violence » qui ont entouré le débat sur cette reconstitution ont été une « fausse note » pour la société québécoise.

Line Gingras
Québec

« La bataille des plaines d'Abraham – L'image du Québec à l'étranger a été ternie, dit Jean Charest » : http://www.ledevoir.com/2009/02/19/234721.html

23 février 2009

Ils ont marmonné quoi?

Accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Personne non plus n'a bien décodé ses paroles, que les élèves de Sainte-Adèle ont marmonné sans jamais les articuler correctement (beaucoup de travail en perspective pour Sophie Faucher). (Hugo Dumas, dans La Presse.)

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Les élèves ont marmonné quoi? Des paroles : marmonnées.

Line Gingras
Québec

« Une grand-messe dominicale courue » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/hugo-dumas/200902/10/01-825765-une-grand-messe-dominicale-courue.php

22 février 2009

Il patiemment décrit...

  • Grand pédagogue, il désamorce les mythes et les mots, remet la chose en perspective, patiemment décrit comment la situation piège et pénalise les Québécois. (Gil Courtemanche.)

Il patiemment décrit...?

Je comprends que l'on ait voulu éloigner un peu les deux adverbes en ment; il y avait moyen, toutefois, d'éliminer l'un de ces adverbes et de respecter l'ordre habituel des mots en français :

Grand pédagogue, il désamorce les mythes et les mots, remet la chose en perspective, décrit patiemment de quelle manière la situation piège et pénalise les Québécois.

Grand pédagogue, il désamorce les mythes et les mots, remet la chose en perspective; patiemment, il décrit de quelle manière la situation piège et pénalise les Québécois.

Line Gingras
Québec

« Une leçon de démocratie » : http://www.ledevoir.com/2009/02/21/235144.html

21 février 2009

Ils se sont serrés la main

Ils se sont serrés la main; elles se sont serrées la main; ils se sont serré la main; elles se sont serré la main; se serrer la main; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Les deux hommes se sont serrés la main. (Patrick Duquette, dans Le Droit.)

Messieurs Harper et Obama ne se sont pas serrés l'un contre l'autre; ils se sont serré la main. Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct, rappelons-le, c'est avec ce complément que s'accorde le participe passé – à condition, bien entendu, que le complément soit placé devant le verbe. Et si le complément vient après le verbe, comme dans le cas présent? Si le complément vient après le verbe, le participe passé reste invariable.

Le pronom réfléchi se est ici complément d'objet indirect : les deux hommes ont serré la main l'un à l'autre.

Line Gingras
Québec

« Le Messie sur la colline » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/actualites-nationales/200902/19/01-829263-le-messie-sur-la-colline.php

20 février 2009

Plus significatif était l'importance...

Attribut du sujet; accord de l'attribut placé devant le verbe; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Plus significatif, toutefois, était l'importance de ce voyage pour la stratégie d'ensemble du gouvernement américain en matière de politique étrangère... (Manon Cornellier.)

Qu'est-ce qui était significatif? Pas le voyage, mais l'importance du voyage. L'adjectif attribut, même placé devant le verbe, doit s'accorder avec le sujet :

Plus significative, toutefois, était l'importance de ce voyage...

Line Gingras
Québec

« Un visiteur intéressé » : http://www.ledevoir.com/2009/02/20/234929.html

17 février 2009

Dangerosité

Rosa me demande ce que je pense d'un néologisme qu'elle entend de plus en plus en France et qui l'exaspère : dangerosité. « Le mot "risque" ne serait-il pas suffisant? »

Comme elle, je ne vois pas en effet pourquoi il faudrait, dans la langue courante, parler de la dangerosité plutôt que des risques d'un travail. On dit bien : Ce sont les risques du métier... Mais que lit-on dans les dictionnaires que j'ai sous la main?

Je ne trouve pas dangerosité dans le Trésor de la langue française informatisé. Le Petit Robert (2007) et le Multidictionnaire (2003) le reçoivent cependant, comme terme « didactique », c'est-à-dire propre à une langue de spécialité :

La dangerosité d'une maladie. (Petit Robert.)
La dangerosité de ces produits toxiques. (Multidictionnaire.)

Il figure aussi dans le Lexis, qui l'admettait déjà en 1977, sans marque d'usage :

La dangerosité d'un psychopathe.

Je ne crois donc pas qu'il faille condamner ce néologisme, mais je ne l'emploierais que si j'avais du mal à le remplacer.

Line Gingras
Québec

16 février 2009

Il y a quelques temps

Il y a quelques temps; il y a quelque temps; orthographe.

  • ... comme aurait pu le laisser supposer une information très largement diffusée il y a quelques temps. (Christophe Huss.)

Dans l'expression quelque temps (depuis quelque temps, il y a quelque temps, pendant quelque temps), quelque ne marque pas le pluriel, mais l'indétermination :

Après avoir erré quelque temps dans le Denbighshire... (Baudelaire, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « temps ».)

Gertrude est opérable. Roux l'affirme et demande qu'elle lui soit confiée quelque temps. (Gide, dans le Trésor, à l'article « temps ».)

La lettre de Rachilde concerne un chat hospitalisé il y a quelque temps, maigre, abîmé [...] et qu'on espérait placer après l'avoir remplumé. (Léautaud, dans le Trésor, à l'article « remplumer ».)

Il fallait écrire :

... une information très largement diffusée il y a quelque temps.

Line Gingras
Québec

« "La création est une provocation nécessaire" » : http://www.ledevoir.com/2009/02/06/231893.html

15 février 2009

Trudeau, son nom et son accent

  • ... du temps [...] où Pierre-Elliot Trudeau prononçait le mot « séparatisse » avec un accent nasillard très prononcé... (Denise Bombardier.)

Une recherche Google confirme ce que je trouve dans le Petit Larousse illustré et le Petit Robert des noms propres : le nom de l'ancien premier ministre s'écrit Pierre Elliott Trudeau.

* * * * *

On pouvait éviter la répétition :

... prononçait le mot « séparatisse » avec un accent nasillard très marqué...

Line Gingras
Québec

« Notre cousin, le président » : http://www.ledevoir.com/2009/02/07/232171.html

13 février 2009

Aux âmes bien nées...

  • Né dans un minuscule village du nord du Yémen, où les chefs tribaux conservent une forte influence, la petite fille vit dans la pauvreté, sans eau courante, sans électricité. Son père, un éleveur, fournit tant bien que mal la pitance quotidienne aux 16 enfants qu'il a eu de ses deux femmes. Seuls les garçons vont à l'école, à deux heures de marche. (Marc Thibodeau, dans La Presse.)

Qui est-ce qui est né dans un minuscule village du nord du Yémen? Pas mal de monde sans doute, mais dans la phrase à l'étude, il s'agit d'une certaine petite fille : née.

Et le père, il a eu qui (ou quoi) de ses deux femmes? Des enfants, 16 au dernier comptage; cela justifie amplement le pluriel : eus. Je lis en effet dans le Hanse-Blampain, à la page 417 de la quatrième édition, que le verbe avoir est toujours transitif, même dans avoir tel âge ou avoir telle somme : il appelle un complément répondant à la question qui ou quoi (complément d'objet direct); le participe passé doit donc s'accorder avec ce complément, si celui-ci est placé devant le verbe.

Line Gingras
Québec

« Divorcée à 10 ans » : http://www.cyberpresse.ca/international/moyen-orient/200902/12/01-826529-divorcee-a-10-ans.php

12 février 2009

Ils méritent qu'on leur tendent la main

  • D'autant que le pardon papal est sélectif : mis à l'index par Rome, les théologiens de la libération ne mériteraient-ils pas, eux aussi, qu'on leur tendent la main? (Guy Taillefer.)

Le pronom indéfini on commande l'accord du verbe au singulier, tandis que le verbe mériter appelle le subjonctif :

On tend la main à son adversaire.
Ce criminel repenti mérite qu'on lui tende la main.

Les théologiens de la libération ne mériteraient-ils pas, eux aussi, qu'on leur tende la main?

Line Gingras
Québec

« Benoît XVI – Pardon sélectif » : http://www.ledevoir.com/2009/02/06/231846.html

08 février 2009

Ça t'as fait mal?

  • Entre toi et moi, Françoise, que ce jeune homme t'ait traitée de soviétique et ait invité ses auditeurs à déchirer ta photo, c'est débile, c'est sûr, mais ça t'as fait mal où? (Pierre Foglia, dans La Presse.)

Non, ce n'est pas Françoise, tutoyée par le chroniqueur, qui a fait mal, mais « ça » – qui a, ou n'a pas, fait mal à Françoise. L'auxiliaire devait donc se mettre à la troisième personne du singulier :

... ça t'a fait mal où?

Line Gingras
Québec

« L'indignation » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200902/06/01-825038-lindignation.php

06 février 2009

Une grande honneur

  • J'attends de voir mon bien-aimé Jean Charest se boursoufler de bonheur devant les honneurs qui vont lui être décernées par le président de la France. (Lise Payette.)

Honneur, au pluriel comme au singulier, est un nom masculin :

... les honneurs qui vont lui être décernés...

Line Gingras
Québec

« Le "Petit Caporal" » : http://www.ledevoir.com/2009/02/06/231834.html

05 février 2009

Les Prix du Canada, ouvert à tous les artistes

  • Sur le coup, l'annonce d'une subvention de 25 millions destinée à créer les Prix du Canada pour les arts et la créativité et ouvert à tous les artistes du monde, a laissé les milieux culturels un brin perplexes. (Nathalie Petrowski, dans La Presse.)

Qu'est-ce donc qui est ouvert à tous les artistes du monde? Pas dans notre bel idéal de fraternité universelle, mais dans la phrase à l'étude?

M'est avis que ce n'est pas le Canada, mais les Prix du Canada :

Sur le coup, l'annonce d'une subvention de 25 millions destinée à créer les Prix du Canada pour les arts et la créativité, ouverts à tous les artistes du monde...

Line Gingras
Québec

« Le Prix des arts de la perversion » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/nathalie-petrowski/200902/04/01-823940-le-prix-des-arts-de-la-perversion.php

04 février 2009

Périls

  • Ils auraient donc pu lancer un avertissement aux conservateurs sans pour autant mettre en péril l'adoption du budget.

    En même temps, il aurait pu être périlleux pour Michael Ignatieff de laisser tout un chacun en faire à sa tête. (Manon Cornellier.)

Si la répétition avait une valeur expressive, j'y suis restée insensible :

... sans pour autant mettre en danger l'adoption du budget.
En même temps, il aurait pu être périlleux...

... sans pour autant mettre en péril l'adoption du budget.
En même temps, il aurait pu être dangereux...

Line Gingras
Québec

« Le principe de survie » : http://www.ledevoir.com/2009/02/04/231436.html

31 janvier 2009

Non, ça ne suffit pas

  • Faisons une pause publicitaire pour contempler un panneau-réclame géant situé dans les rues de Montréal suffit pour se convaincre de l'explosion de produits gras à venir. (Fabien Deglise.)

Faisons une pause publicitaire ne peut pas être sujet de suffit; il faudrait un verbe à l'infinitif, un nom ou un pronom :

Faire une pause publicitaire pour contempler un panneau-réclame géant situé dans une rue de Montréal suffit pour se convaincre de l'explosion de produits gras à venir.

Faire une pause publicitaire pour contempler un panneau-réclame géant situé dans une rue de Montréal, cela suffit pour se convaincre de l'explosion de produits gras à venir.

Faisons une pause publicitaire pour contempler un panneau-réclame géant situé dans une rue de Montréal : cela suffit pour se (ou pour nous) convaincre de l'explosion de produits gras à venir.

Il suffit d'une pause publicitaire, devant un panneau-réclame géant situé dans une rue de Montréal, pour se convaincre de l'explosion de produits gras à venir.

Une pause publicitaire, devant un panneau-réclame géant situé dans une rue de Montréal, suffit pour se convaincre de l'explosion de produits gras à venir.

Line Gingras
Québec

« La récession fait planer le spectre de l'obésité » : http://www.ledevoir.com/2009/01/31/230502.html

30 janvier 2009

Vu et revu

  • Les historiens québécois ne sont pas très enclins non plus à dénoncer l'événement. Même l'ancien ministre de René Lévesque, Denis Vaugeois, privilégie le « devoir de mémoire ». Vu d'Europe, on semble voir les choses d'un point de vue nettement plus politique. (Michel David.)

Qu'est-ce qui est vu, au juste? Il n'y a aucun élément, dans la phrase, à quoi peut se rapporter le participe passé. Je proposerais :

... Mais d'Europe, on semble envisager les choses d'un point de vue nettement plus politique.

Line Gingras
Québec

« Le syndrome de McCartney » : http://www.ledevoir.com/2009/01/27/229598.html

29 janvier 2009

En formation

  • D'ici là, rien n'empêche Michael Ignatieff de maintenir la pression sur le gouvernement en formant un comité de suivi budgétaire formé de ses meilleurs députés. (Vincent Marissal, dans La Presse.)

... en créant un comité de suivi budgétaire formé de ses meilleurs députés.

Line Gingras
Québec

« Pis, M. Ignatieff? » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/vincent-marissal/200901/27/01-821539-pis-m-ignatieff-.php

28 janvier 2009

Malgré tout

  • Malgré cela, il a invité les Américains à voir grand malgré les sacrifices qui leur étaient demandés. (Manon Cornellier.)

Malgré cela, il a invité les Américains à voir grand, en dépit des sacrifices qui leur étaient demandés.

Line Gingras
Québec

« Une affaire de confiance » : http://www.ledevoir.com/2009/01/26/229418.html

19 décembre 2008

Toutes les arcanes

Toutes les arcanes; tous les arcanes; arcane, masculin ou féminin; arcane, genre.

  • Après sa défaite en 2007, il a cependant jugé plus intéressant de se recycler dans l'industrie minière, dont il connaissait maintenant toutes les arcanes. (Michel David.)

Selon le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, arcane est un nom masculin :

Les arcanes compliqués du pouvoir. (Multidictionnaire.)
Des arcanes déroutants. (Hanse-Blampain.)

Le Trésor signale comme rare l'emploi au féminin :

Au Vatican, n'y a-t-il plus rien dans les arcanes [= dans les archives] secrètes? (E. et J. de Goncourt.)

Je conseillerais d'écrire :

... dans l'industrie minière, dont il connaissait maintenant tous les arcanes.

Line Gingras
Québec

« Récompenser le vice » : http://www.ledevoir.com/2008/12/18/223880.html

17 décembre 2008

Veillée funéraire

Veillée funéraire; veillée funèbre.

  • Au beau milieu d'une soirée qui avait déjà toutes les allures d'une veillée funéraire, il a annoncé qu'il ne dirigerait pas l'ADQ lors des prochaines élections. (Guillaume Bourgault-Côté.)

Le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé (consultés aux articles « funéraire » et « veillée ») ne donnent pas veillée funéraire, mais veillée funèbre :

Pendant la veillée funèbre, nous disions le chapelet à haute voix autour de son lit. (Jouhandeau, dans le Lexis.)

Il songea à la veillée funèbre, auprès de son père mort. (Rolland, dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

« L'ADQ moribonde, Mario Dumont abandonne » : http://www.ledevoir.com/2008/12/09/222150.html

16 décembre 2008

Être ou ne pas être un con

  • Avant, à la petite école, il y avait un prof qui, le lundi matin, demandait : quels sont ceux qui sont allé voir Bienvenue chez les Ch'tis durant le week-end? Quinze mains se levaient. Et vous avez aimé ça? demandait encore le prof. Vouiiiii. P'tits cons, disait le prof. (Pierre Foglia, dans La Presse.)

Le participe passé employé avec l'auxiliaire être, tout le monde apprend cela à la petite école, s'accorde avec le sujet du verbe. (Je ne parle pas ici des verbes pronominaux, bien entendu.) Il fallait donc écrire :

... quels sont ceux qui sont allés voir...

  • À leur âge, même si ce film ne m'avait pas complètement ennuyé, je me serais gardé d'écrire qu'il m'a amusé. À leur âge, la peur de passer pour un con m'a souvent empêcher de l'être.

Le verbe empêcher est employé avec l'auxiliaire avoir; ce n'est donc pas un infinitif, mais un participe passé :

À leur âge, la peur de passer pour un con m'a souvent empêché de l'être.

Line Gingras
Québec

« Critique de cinéma » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200812/13/01-810096-critique-de-cinema.php